Plantation de Chamkar Damnak, Terroirs du Cambodge, Kep

Curcuma

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curcuma
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Le curcuma est un rhizome appartenant à la même famille que le gingembre mais qui se différencie de celui-ci par sa couleur orange vif. Surtout réputé pour ses multiples vertus santé, le curcuma se consomme frais ou moulu et permet la réalisation de recettes aussi saines que dépaysantes. 
Caractéristiques du curcuma 
  • Très fort pouvoir antioxydant ;
  • Riche en curcumine anti-inflammatoire ;
  • Soulage les troubles digestifs ;
  • Contribue à prévenir les pathologies chroniques ;
  • Bonne source de vitamine C.
Histoire et anecdotes
Le terme « curcuma » vient de l’espagnol qui l’a lui-même emprunté à l’arabe kurkum, lequel désignait originellement le safran. Il est apparu dans la langue française en 1559.
Le curcuma est une épice qui fait l’objet d’échanges commerciaux depuis tellement longtemps que l’on ne peut déterminer avec certitude son centre d’origine. Mais on pense qu’il vient du sud ou du sud-est de l’Asie, peut-être plus spécifiquement de l’Inde, d’où il se serait diffusé dans toute l’Asie, de même qu’au Proche et au Moyen-Orient, il y a des milliers d’années. Son emploi en Inde remonte aux temps védiques, c’est-à-dire à 4 000 ans, voire plus. Il servait en cuisine, en médecine, de même que dans les cérémonies religieuses. En Chine et en Orient, on l’emploie également depuis longtemps.
Par contre, en Occident, en dehors de ses usages médicinaux et tinctoriaux, son emploi n’a jamais été très répandu. Dans l’Europe médiévale, il n’y avait pratiquement que les espagnols pour l’apprécier, peut-être sous l’influence des Arabes qui ont occupé leur pays pendant plusieurs siècles. Aujourd’hui, il est plus populaire, quoique généralement restreint à la cuisine indienne ou orientale.
L’Inde est le plus grand producteur et le plus grand consommateur de curcuma au monde. La Chine, le Bengale, Taiwan, le Pérou, Java, l’Australie, les Antilles, l’Indonésie, les Philippines en cultivent également.
D’autres espèces de curcuma sont cultivées dans le Sud-Est asiatique pour leurs jeunes pousses, leurs feuilles, leur inflorescence ou leur rhizome, dont on se sert en cuisine ou en herboristerie.
Valeurs nutritionnelles et caloriques du curcuma
Le curcuma moulu est une source de fer. Chaque cellule du corps contient du fer. Ce minéral est essentiel au transport de l’oxygène et à la formation des globules rouges dans le sang. Il joue aussi un rôle dans la fabrication de nouvelles cellules, d’hormones et de neurotransmetteurs (messagers dans l’influx nerveux). Il est à noter que le fer contenu dans les aliments d’origine végétale (comme le curcuma) est moins bien absorbé par l’organisme que le fer contenu dans les aliments d’origine animale. L’absorption du fer des végétaux est toutefois favorisée lorsqu’il est consommé avec certains nutriments, telle la vitamine C.
Le curcuma moulu est également une source de manganèse. Le manganèse agit comme cofacteur de plusieurs enzymes qui facilitent une douzaine de différents processus métaboliques. Il participe également à la prévention des dommages causés par les radicaux libres.
Les bienfaits du curcuma
Le curcuma est utilisé autant comme épice que comme colorant dans les préparations alimentaires. Il est d’ailleurs l’un des principaux constituants du cari (curry), un mélange d’épices particulièrement employé en cuisine indienne. Encore peu d’études ont évalué les effets de la consommation de curcuma. De plus, la plupart d’entre elles ont utilisé du curcuma (ou ses principes actifs) en quantités supérieures à ce qui pourrait être consommé couramment, relevant alors davantage du supplément que de l’épice usuelle.
Pouvoir antioxydant
Les antioxydants sont des composés qui protègent les cellules du corps des dommages causés par les radicaux libres. Ces derniers sont des molécules très réactives qui seraient impliquées dans le développement des maladies cardiovasculaires, de certains cancers et d’autres maladies liées au vieillissement. Dans une étude, le curcuma se situe au cinquième rang quant à son contenu en antioxydants parmi plus de 1 000 aliments analysés (calculé à partir de 100 g d’aliment). Comme une portion usuelle de curcuma se situe plutôt autour de 2 g (5 ml), il contribue tout de même moins que d’autres aliments à notre apport quotidien en antioxydants. Le curcuma contient des flavonoïdes et des composés phénoliques, mais c’est la curcumine qui est considérée comme étant son principal composé antioxydant.
Teneur en curcumine
La curcumine est un composé de la famille des curcuminoïdes. Elle présente différentes propriétés qui ont principalement été démontrées par des études effectuées in vitro ainsi que chez l’animal. Entre autres, l’effet antioxydant de la curcumine laisse entrevoir un effet protecteur contre les maladies reliées au stress oxydatif (telles les maladies cardiovasculaires et la maladie d’Alzheimer). La curcumine présente aussi des propriétés anti-inflammatoires et pourrait participer à la prévention du cancer à plusieurs étapes de son développement. Ces effets bénéfiques n’ont pas tous été étudiés chez l’humain et les quantités de curcuma nécessaires pour les observer ne sont pas toujours précisées.
Cancer
Le curcuma occupe une place importante dans l’alimentation des populations de l’Inde, qui en consomment jusqu’à 2 g par jour. Bien qu’aucune étude ne le démontre directement, il semble y avoir un lien entre la consommation particulièrement élevée de curcuma et la faible incidence de certains cancers (comme le cancer colorectal) en Inde et dans d’autres pays asiatiques. Chez des fumeurs, un essai clinique a démontré que la consommation quotidienne de 1,5 g de curcuma pendant 30 jours diminuait les composés cancérigènes présents dans l’organisme. D’autres études préliminaires démontrent une potentielle activité anticancer de la curcumine lorsque consommée en quantités souvent supérieures à ce qui pourrait être consommé quotidiennement sous forme de curcuma. Plusieurs études réalisées chez l’animal et in vitro appuient cet effet protecteur de la curcumine, particulièrement contre les cancers gastro-intestinal et colorectal. Même si les mécanismes d’action restent encore à être élucidés, c’est par ses propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires que la curcumine pourrait exercer ses effets anticancer. Certains auteurs supposent que la consommation de 1 c. à thé (5 ml) de curcuma par jour pourrait fournir la quantité de curcumine nécessaire pour exercer un effet préventif contre le cancer.
Troubles gastro-intestinaux
Le curcuma est traditionnellement utilisé pour traiter différents troubles gastro-intestinaux, tels l’inflammation et les ulcères d’estomac. En ce sens, il a été démontré qu’un extrait de curcuma inhibe la sécrétion d’acide gastrique chez l’animal, pouvant ainsi diminuer la formation d’ulcères. La curcumine ne semblant pas être responsable de ces effets, d’autres études devront être faites pour découvrir quels principes actifs contribuent à ces effets. Par ailleurs, la consommation quotidienne de 3 g de curcuma pendant 12 semaines s’est soldée en une régression complète des ulcères d’estomac chez 75% des sujets. Par contre, cette étude n’a pas utilisé de groupe témoin (placebo) et d’autres études réalisées chez l’animal ont démontré des effets opposés. Ainsi, des études cliniques mieux contrôlées devront être réalisées avant d’encourager la consommation de curcuma pour le traitement des ulcères d’estomac.
Système cardiovasculaire
Quelques études ont démontré l’efficacité d’un extrait de curcuma dans la prévention de l’oxydation du cholestérol-LDL (« mauvais » cholestérol) ainsi que pour diminuer le cholestérol total chez l’animal. Il est de plus en plus clair que la curcumine ainsi que ses métabolites (obtenus durant la conversion de la curcumine en d’autres composés dans l’organisme) seraient en partie responsables de ces effets. Ces résultats laissent présager que le curcuma pourrait prévenir l’apparition d’athérosclérose et d’autres facteurs de risque de maladies cardiovasculaires, mais davantage d’études chez l’humain sont requises.
Maladie d’Alzheimer
Des études épidémiologiques ont démontré que la prévalence de maladie d’Alzheimer était plus faible dans certaines populations de l’Inde comparativement à d’autres pays. Une des raisons invoquées pour expliquer cette observation était la consommation plus élevée de curcuma en Inde, mais cette explication n’est toujours pas appuyée par des données scientifiques. Il a été démontré chez l’animal que la consommation de curcumine améliorait les déficits cognitifs reliés à la maladie d’Alzheimer, par des mécanismes encore peu connus. Probablement que les différentes propriétés de la curcumine (telles les propriétés antioxydante, anti-inflammatoire et hypocholestérolémiante) pourraient être associées à cet effet. Une étude est en cours chez des sujets atteints de la maladie d’Alzheimer afin d’évaluer l’efficacité de la curcumine pour le ralentissement de cette maladie.
Autres vertus santé
Le curcuma est traditionnellement utilisé pour protéger le foie contre diverses agressions. Certaines études ont démontré un effet hépatoprotecteur du curcuma in vitro et chez l’animal, mais aucune donnée chez l’humain n’est disponible actuellement. De plus, des extraits de curcuma ont démontré des propriétés antimicrobiennes contre une variété de bactéries, parasites et champignons pathogènes, in vitro et chez l’animal.
Le mot du nutritionniste
Au moment de l’ingestion de curcuma, seulement une faible proportion de la curcumine est absorbée dans l’organisme. Par contre, la consommation simultanée de poivre augmente grandement la biodisponibilité de la curcumine. Ainsi, l’ajout de poivre à un mets contenant du curcuma est une façon simple d’accroître le potentiel thérapeutique de la curcumine.
Pour une conservation optimale
Conserver la poudre dans un contenant hermétique au frais, au sec et à l’abri de la lumière.
Comment préparer le curcuma
Le curcuma est idéal pour accompagner vos plats, comme par exemple une soupe aux brocolis et curcuma. Qu’on aime l’employer pour colorer, pimenter ou pour ses vertus santé, le curcuma est un véritable allié pour la réalisation d’assiettes saines, colorées et dépaysantes. 
Utiliser le curcuma pour colorer les assiettes
  • Il peut colorer diverses préparations, comme la pâte à crêpes ou à gaufres, ou encore, du chou-fleur, qu’on aura d’abord cuit quelques minutes à l’eau bouillante, puis fait revenir avec des oignons. Ajouter un peu d’eau, un piment fort haché, de la noix de coco râpée, du curcuma, saler, poivrer et cuire jusqu’à tendreté. À la fin de la cuisson, arroser d’un filet de jus de citron ; 
  • Ou on en colorera les vinaigrettes et, pourquoi pas, les glaces ou les sorbets.
Intégrer le curcuma aux recettes de tous les jours
  • On peut en assaisonner une soupe, une crème ou un velouté, par exemple une crème de courgette ou de courge. Pour lui donner un peu de consistance, y faire cuire du riz avant de passer la préparation au mélangeur, et pour lui donner une petite note acidulée, ajouter un filet de jus de citron à la fin de la cuisson ;
  • Pilaf : en ajouter au pilaf de boulghour, quinoa, amarante, riz sauvage, etc. ;
  • On en mettra également dans les marinades de concombre, avec des feuilles et des graines d’aneth.
Voyager en cuisine avec le curcuma
  • En Inde, on l’emploie libéralement dans le riz, les pommes de terre, les lentilles et les légumes, et il entre dans la composition de pratiquement tous les plats de curry ainsi que dans les chutneys ;
  • À la Réunion, on s’en sert pour lier les sauces et corriger l’acidité de certains mets ;
  • Nasi kuning (riz jaune) : ce plat festif de l’Indonésie se prépare avec du riz à long grain, du lait de coco, du bouillon de poulet (que l’on peut remplacer par du bouillon de légumes), du curcuma, de la citronnelle, de la cannelle, du clou de girofle, des feuilles de pandanus (vendues dans les épiceries asiatiques), des feuilles de salam (une plante de la famille des myrtacées, qu’on peut remplacer par du laurier) et du rhizome de galanga (frais ou en conserve dans les épiceries asiatiques). Mettre tous les ingrédients dans une casserole ou un cuiseur pour le riz. Retirer les feuilles avant de servir. Le riz est généralement présenté sous la forme d’un gros cône entouré de légumes et de viande, poisson ou fruits de mer ;
  • Piccalilli : cette marinade créée par les Anglais lors de leur occupation de l’Inde comprend divers légumes (petits oignons, concombre, chou-fleur, haricots verts, tomates vertes) qui sont mis à macérer 24 heures avec du sel, puis égouttés. On les fait ensuite cuire avec du vinaigre, de la farine, du sucre (ou du miel) et du curcuma, puis on les met dans des pots de conserve ;
  • Poulet à la marocaine : mélanger 1 c. à soupe de farine avec 1 c. à thé de cannelle, de cumin et de curcuma. En enrober des morceaux de poulet que l’on fera ensuite revenir 5 minutes de chaque côté dans un peu d’huile. Diluer 1 c. à soupe de farine dans du bouillon, ajouter au poulet avec des dattes et des amandes, couvrir et cuire une dizaine de minutes ou jusqu’à ce que le poulet soit à point ;
  • Rendang indonésien : ce plat à base de fines tranches de bœuf se prépare en faisant mariner la viande 30 minutes dans une préparation composée de sauce soja, oignon, ail, gingembre, galanga, curcuma et eau. Passer tous les ingrédients au mélangeur. N’employer que la moitié de la sauce pour mariner la viande. L’autre moitié sera mélangée avec du lait de coco et de la citronnelle, puis chauffée à feu doux jusqu’à réduction de moitié. Puis, mélanger les deux préparations et cuire environ 50 minutes. Servir sur du riz.